PROTHESE TOTALE DE HANCHE

 

QU’EST-CE QUE C’EST ?

C’est une intervention chirurgicale ayant pour but de remplacer les surfaces articulaires dégradées de la hanche, par un implant chirurgical (prothèse). L’atteinte articulaire est le plus souvent primitive mais peut parfois être liée à une malformation (dysplasie congénitale), des séquelles de fracture, une « nécrose » de la tête fémorale ou un rhumatisme articulaire.

 

AVANT L’OPERATION

La décision chirurgicale est prise en tenant compte du handicap fonctionnel (douleurs, boiterie, enraidissement articulaire, limitation du périmètre de marche, difficultés à la pratique des escaliers) et lorsque le traitement médical (antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations) est devenu inefficace.

Un bilan radiographique complet permet de planifier la chirurgie. Un bilan de santé pré opératoire auprès d’un anesthésiste et d’un cardiologue sera réalisé. Les foyers infectieux, notamment dentaire et urinaire, seront traités avant la chirurgie afin d’éviter une contamination de la prothèse.

Le traitement chirurgical est décidé en tenant compte de la balance bénéfice-risque et après discussion des alternatives thérapeutiques à la chirurgie.

 

LA CHIRURGIE

Elle est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée à la face antérieure ou latérale de la hanche. Des instruments spécifiques permettent de réaliser des coupes précises des surfaces articulaires au niveau du cotyle (bassin) et du fémur. La prothèse sélectionnée à la taille de l’articulation de la hanche, est fixée sur l’os par impaction ou à l’aide de ciment chirurgical.

 

LA CHIRURGIE MINI INVASIVE

Cette technique chirurgicale, permet d’implanter une prothèse totale de hanche sans réaliser de section des muscles ou tendons. Elle est réalisée à l’aide d’une petite cicatrice antérieure. Cette technique permet d’obtenir une diminution des douleurs post opératoires et du risque de luxation de la prothèse. Elle permet surtout une récupération musculaire et fonctionnelle plus rapide. L’utilisation des cannes béquilles est réduite ainsi que la durée d’hospitalisation (chirurgie réalisable en ambulatoire).

 

LES SUITES OPERATOIRES

La reprise de l’appui est possible dès le jour de l’opération, protégé par des cannes béquilles. La rééducation de l’articulation est surtout liée à la reprise de la marche. Un traitement antalgique et anti-inflammatoire est prescrit les premiers jours, associé à un traitement anticoagulant préventif (injection sous cutanée durant 4 semaines). Le chirurgien précisera certains mouvements à éviter.

La durée d’hospitalisation est de 1 à quelques jours, la marche et l’appui sont soulagés par des cannes béquilles durant 1 à 3 semaines. La rééducation est, si nécessaire, poursuivie au domicile, plus rarement en centre de convalescence.

 

LES COMPLICATIONS

La phlébite peu survenir malgré le traitement anti-coagulant,. Un caillot se forme dans une veine des jambes, celui-ci peut parfois migrer et entrainer une embolie pulmonaire. Le diagnostic est réalisé à l’aide d’un examen écho-doppler et nécessite la mise en place rapide d’un traitement anti coagulant.

L’hématome est un saignement post opératoire qui survient dans les premiers jours après l’opération et se résorbe le plus souvent spontanément. Il nécessite rarement la réalisation d’une ponction évacuatrice.

Plus rarement :

La luxation de la prothèse peut survenir en particulier durant les premières semaines. Certains mouvements seront à éviter afin de limiter le risque de survenue de cette complication

L’infection articulaire est une complication rare. Elle se manifeste par une inflammation persistante du genou et de la fièvre. Elle nécessite un diagnostic et un traitement antibiotique rapide et parfois une nouvelle intervention.

L’inégalité de longueur des membres inférieurs est souvent modeste et n’a que peu de conséquence en dessous de 15 mm. Différentes mesures avant et pendant la chirurgie limitent ce risque sans toutefois le supprimer totalement.

Beaucoup plus rarement

Une fracture du fémur survenant pendant l’opération peut nécessiter un geste chirurgical supplémentaire

Une paralysie du nerf sciatique ou crural, liée aux manipulations lors de la chirurgie, est le plus fréquemment régressive en quelques mois. Une atteinte sévère laissant persister des séquelles est exceptionnelle

 

QUELS RESULTATS ESPERER APRES PROTHESE DE LA HANCHE?

Une fonction satisfaisante pour les activités simples du quotidien est obtenue dans le courant du premier mois. L’amélioration de la fonction se poursuit toutefois durant les 3 à 6 mois suivants, liée à la récupération des amplitudes articulaires et de la force musculaire.

La reprise de la conduite automobile est possible à 6 semaines. La reprise d’activités physiques ou de sports légers sont possibles entre 3 et 6 mois. Celles ci restent toutefois dépendantes des capacités physiques de chaque patient et de l’importance de l’atteinte pré opératoire.

En l’absence de complications, la durée de vie moyenne de la prothèse est supérieure à 15 ans.