QU’EST-CE QU’UN MENISQUE ? QU’EST-CE QU’UNE LESION MENISCALE ?

Il existe deux ménisques par genou, l’interne et l’externe. Constitués de fibrocartilage en forme de croissant, ils permettent d’augmenter la congruence entre le tibia et le fémur et de mieux répartir des contraintes importantes que subit l’articulation notamment lors des mouvements de torsion et de la pratique sportive. Ils ont un rôle protecteur contre l’usure du cartilage (arthrose) et apportent une meilleure stabilité au genou. Les ménisques peuvent se fissurer de façon progressive ou après un traumatisme. La fissure du ménisque entraine des douleurs, souvent un gonflement et parfois des sensations de dérangements mécaniques voire un blocage de l’articulation.

 

POURQUOI LA SUTURE ? QUELLES SONT LES ALTERNATIVES THERAPEUTIQUES ?

Lorsque la qualité du ménisque lésé est encore satisfaisante, une suture du ménisque est possible et a pour objectif d’obtenir la cicatrisation de la lésion. Celle-ci permettra de conserver une meilleure fonction de l’articulation et de minimiser les risques d’usure (arthrose) à plus long terme. Les alternatives thérapeutiques à cette chirurgie sont :
– l’abstention thérapeutique qui nécessitera l’adaptation des activités sportives. La dégradation du ménisque reste possible et pourra faire rediscuter une chirurgie.
– la méniscectomie (ablation d’une partie du ménisque), de suites opératoires plus rapides mais comporte des risques d’arthrose du genou à plus long terme.

Le traitement chirurgical est décidé en tenant compte de la balance bénéfice-risque et après discussion des alternatives thérapeutiques.

 

LA CHIRURGIE

Elle est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou locorégionale, le plus souvent en ambulatoire, c’est à dire que le retour à domicile est autorisé le jour de l’intervention.

L’opération est réalisée le plus souvent à l’aide d’une technique arthroscopique : 2 petites ouvertures réalisées à l’avant du genou permettent le passage d’une caméra vidéo et d’instruments spécifiques. Un avivement de la lésion est effectué afin de favoriser sa cicatrisation. Des points de suture sont ensuite réalisés à l’aide d’instruments spécifiques. Une incision plus importante est parfois nécessaire pour réaliser certaines sutures.

 

LES SUITES OPERATOIRES

La cicatrisation du ménisque est longue à obtenir (6 mois), le taux de réussite est d’environ 80%.

La reprise de la marche avec appui est habituellement possible dès le jour de l’opération, parfois aidé par des cannes béquilles. En fonction de la stabilité de la suture du ménisque, l’appui pourra être différé et le genou immobilisé dans une attelle. Un traitement antalgique et anti-inflammatoire est prescrit les premiers jours, parfois associé à un traitement anticoagulant préventif (injection sous cutanée durant 5 jours) en fonction de l’âge ou de l’existence de facteurs de risques personnels. La cryothérapie (poches de froid) est bénéfique

La persistance d’un gonflement du genou est habituelle durant les deux ou trois premières semaines. Quelques séances de rééducation seront prescrites. La reprise progressive des activités de sport sans impact ni torsion (vélo, natation) est autorisée après 8 à 12 semaines, les sports de contact et torsion (foot, judo, rugby) sont autorisés 6 mois après la chirurgie.

La durée de l’arrêt de travail varie de 1 à 12 semaines selon la profession pratiquée.

 

LES COMPLICATIONS

Il s’agit d’une chirurgie peu invasive, les complications sont rares (moins de 1%) mais parfois observées, comme pour tout acte chirurgical. Les plus fréquentes sont :

L’hématome est un saignement post opératoire qui survient dans les premiers jours après l’opération. Il entraîne des douleurs et se résorbe le plus souvent spontanément. Il nécessite rarement la réalisation d’une ponction évacuatrice.

Les douleurs et gonflements sur les cicatrices régressent habituellement en quelques semaines. Plus rarement une zone d’anesthésie cutanée ou des sensations électriques persistent et sont liées à l’atteinte de petits rameaux nerveux situés sous la peau.

Plus rarement :

La phlébite est un caillot qui se forme dans une veine des jambes. Celui-ci peut parfois migrer et entrainer une embolie pulmonaire. Le diagnostic est réalisé à l’aide d’un examen écho-doppler et nécessite la mise en place rapide d’un traitement anti coagulant.

L’infection articulaire est une complication très rare. Elle se manifeste par une inflammation persistante du genou et de la fièvre. Elle nécessite un diagnostic et un traitement antibiotique rapide et parfois une nouvelle intervention.

L’algodystrophie associe des phénomènes douloureux souvent diffus et un enraidissement articulaire. Il s’agit d’une pathologie de survenue imprévisible, d’évolution longue (6 à 18 mois) laissant parfois persister quelques séquelles articulaires.

D’autres complications exceptionnelles, telles que l’atteinte d’un vaisseau sanguin ou d’un nerf ont été décrites