QU’EST-CE QUE C’EST ?

C’est une intervention chirurgicale ayant pour but de remplacer les surfaces articulaires dégradées sur une partie (le plus souvent interne ou externe, rarement rotulienne) du genou par un implant chirurgical « demi prothèse ».

AVANT L’OPERATION

La décision chirurgicale est prise en tenant compte du handicap fonctionnel (douleurs, gonflements articulaires, limitation du périmètre de marche, difficultés à la pratique des escaliers) et lorsque le traitement médical (antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations) est devenu inefficace.

Un bilan radiographique complet permet de planifier la chirurgie. Un bilan de santé pré opératoire auprès d’un anesthésiste et d’un cardiologue sera réalisé. Les foyers infectieux, notamment dentaire et urinaire, seront traités avant la chirurgie afin d’éviter une contamination de la prothèse.

Le traitement chirurgical est décidé en tenant compte de la balance bénéfice-risque et après discussion des alternatives thérapeutiques à la chirurgie (traitement médical et /ou infiltration).

LA CHIRURGIE

Elle est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée à la face antérieure du genou. Des instruments spécifiques permettent de réaliser des coupes précises des surfaces articulaires usées au niveau du fémur, du tibia ou de la rotule. La prothèse sélectionnée à la taille du genou, est fixée sur l’os par impaction ou à l’aide de ciment chirurgical.  La partie intacte du genou ainsi que les ligaments sont préservés.

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LES SUITES OPERATOIRES

La reprise de l’appui est possible dès le jour de l’opération, protégé par des cannes béquilles. La rééducation manuelle ou aidée à l’aide d’une machine permet de récupérer la flexion-extension du genou. Un traitement antalgique et anti-inflammatoire est prescrit les premiers jours, associé à un traitement anticoagulant préventif (injection sous cutanée durant 2 à 4 semaines). La cryothérapie (poches de froid) est bénéfique.

Après une hospitalisation courte, la rééducation est poursuivie en externe.

La persistance d’un gonflement du genou est habituelle durant les premières semaines. La marche quotidienne est encouragée, les cannes béquilles sont progressivement abandonnées

LES COMPLICATIONS

La phlébite peu survenir malgré le traitement anti-coagulant,. Un caillot se forme dans une veine des jambes, celui-ci peut parfois migrer et entrainer une embolie pulmonaire. Le diagnostic est réalisé à l’aide d’un examen écho-doppler et nécessite la mise en place rapide d’un traitement anti coagulant.

L’hématome est un saignement post opératoire qui survient dans les premiers jours après l’opération et se résorbe le plus souvent spontanément. Il nécessite rarement la réalisation d’une ponction évacuatrice.

Plus rarement :

L’enraidissement de l’articulation peut être observé dans les premières semaines malgré la rééducation, il est lié à des adhérences cicatricielles. Une mobilisation du genou sous anesthésie voire une chirurgie peuvent être nécessaires pour libérer les adhérences.

L’infection articulaire est une complication rare. Elle se manifeste par une inflammation persistante du genou et de la fièvre. Elle nécessite un diagnostic et un traitement antibiotique rapide et parfois une nouvelle intervention.

L’algodystrophie associe des phénomènes douloureux souvent diffus et un enraidissement articulaire. Il s’agit d’une pathologie de survenue imprévisible, d’évolution longue (6 à 18 mois) laissant parfois persister quelques séquelles articulaires.

QUELS RESULTATS ESPERER APRES UNE PROTHESE UNICOMPARTIMENTAIRE ?

Une fonction satisfaisante pour les activités simples du quotidien est obtenue dans le courant du premier mois. L’amélioration de la fonction se poursuit toutefois durant les 6 mois suivants, liée à la récupération des amplitudes articulaires et de la force musculaire. A terme, la récupération d’une marche indolore, la pratique des escaliers, la conduite automobile sont possibles ainsi que la pratique de sports évitants impacts et torsions sur le genou (vélo, golf).

La reprise des activités reste toutefois dépendante des capacités physiques de chaque patient et de l’importance de l’atteinte pré opératoire.

En l’absence de complications, la durée de vie moyenne de la prothèse est de 10 à 15 ans. L’usure de la prothèse ou du cartilage articulaire restant du genou peut alors nécessiter la mise en place d’une prothèse totale du genou.